Don 05 - L'Ange de Managua by Henri Vernes

Don 05 - L'Ange de Managua by Henri Vernes

Auteur:Henri Vernes [Henri Vernes]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, General, Ation, Erotisme
ISBN: 9782402138055
Éditeur: Fleuve Noir - FeniXX
Publié: 1982-12-30T23:00:00+00:00


CHAPITRE XI

— En principe, commença Julio Alvarado, toutes les murailles du palais présidentiel sont garnies de soldats. Nuit et jour il y a un roulement. Donc pas moyen de lancer une attaque de face. Sauf peut-être du côté de la mer…

— Pourquoi du côté de la mer ? interrogea Don. Gomez Bandera manquerait-il d’effectif ?

Alvarado eut un geste vague.

— Il y a un peu de ça. Mais il y a aussi une autre raison. Les falaises qui prolongent les murailles vers le bas et plongent dans la mer sont infranchissables.

— Même pour des alpinistes expérimentés ? glissa Don.

— Oui… Il est impossible d’aborder à cause des courants et du ressac… Bandera n’a donc rien à craindre de ce côté.

Il y avait grand conseil de guerre à El Corazón. Un conseil qui réunissait Gordon, sa femme, Alvarado, Carita Cabriaz et Don. Bien entendu, Carita avait changé de vêtements et son arrogante poitrine était maintenant recouverte. En supposant que le mince corsage de soie sauvage qu’elle portait pût cacher quelque chose. De temps à autre, les regards se portaient sur les deux splendides globes de chair. Alors un silence passait. Les respirations se faisaient plus oppressées. Clarissa Gordon n’était pas la dernière à guetter le moment où les boutons du corsage sauteraient sous la pression intérieure. Pour le moment, ils tenaient bon.

Aux dernières paroles d’Alvarado, Don était demeuré un instant songeur, puis il murmura, comme s’il se parlait à lui-même :

— Rien à craindre ?… Ce n’est pas si sûr… Alvarado sourit, ce qui le rendait au moins aussi laid que quand il ne souriait pas, ou quand il se mettait en colère. La laideur régnait chez lui à l’état endémique. Son œil unique fixait Don avec une expression narquoise.

— J’ai une photo de l’endroit, dit-il. Jugez vous-même, Lardner.

Au passage, Don remarqua qu’on continuait à lui donner du Lardner. Il se demanda encore si les habitants d’El Corazón ignoraient ou non sa véritable identité.

D’une serviette de cuir, Alvarado sortit une grande enveloppe de papier brun, l’ouvrit, en tira une photo de format 18 x 24, la tendit à Don. Une photo en couleur, sans doute prise d’un hélicoptère. Elle représentait une haute falaise à pic, dont le pied plongeait dans la mer et qui, vers le haut, se prolongeait par une haute muraille. La muraille du palais, jugea Don. Séparée de la falaise par un étroit goulet, se dressait une aiguille rocheuse au sommet tronqué et couvert de végétation. Le sommet de cette aiguille s’élevait à peine aux deux tiers de la falaise elle-même. Dans le goulet, entre aiguille et falaise, un double courant, en se contrariant, créait un ressac rendu visible sur la photo par les taches blanches de l’écume.

— J’espère que vous vous rendez compte, Lardner, qu’il est impossible d’escalader cette falaise, fit Alvarado. Lisse comme la main.

— Et avec des crampons ? insista Don. J’ai effectué des grimpettes au moins aussi périlleuses quand j’étais dans les commandos…

Il avait parlé pour dire quelque chose. Il connaissait d’avance la réponse qui allait lui être faite.



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